"Mais qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour mériter ça ?" Combien de fois ai-je pu entendre ma mère, non croyante, ou tout au moins plus que sceptique, psalmodier de la sorte face à ma bouille coupable de quelques menus méfaits. Mériter ! Face à la découverte de l'homosexualité de son enfant, n'est-ce pas souvent la première idée qui traverse l'esprit des parents ?
Ils pensaient s'être préparés à tout, le handicap, la maladie, les bêtises, le premier flirt, le départ de la maison, le mariage ou le concubinage, les petits enfants. Ils viennent d'apprendre que leur rejeton est homosexuel ! Ils n'avaient rien vu venir, ils n'avaient pas voulu.
Cette histoire classique est celle de beaucoup de parents d'homosexuels. La découverte est souvent un bouleversement au sein de la famille et on peut aisément en comprendre les raisons. La peur d'avoir mal agit, d'être passé à côté de toute une éducation ; la culpabilité ; le tabou, l'intime, la manière dont on appréhende soi-même la sexualité, ses propres croyances, toutes ces choses qu'il va falloir dépasser ; le deuil de tout ce qu'on avait projeté, imaginé, plus ou moins consciemment ; et la peur du regard des autres porté sur son rejeton et par voie de conséquence aussi, sur soi-même ! Face aux parents bouleversés, un adolescent ou jeune adulte vit les mêmes troubles mais de l'intérieur, au coeur d'un corps, animé de sentiments qu'il ne reconnaît plus. Parfois, la communication se rompt, parents et enfant souffrent avec violence dans un silence qui terrasse chaque partie, l'intervention d'un tiers est alors capitale. C'est le rôle de l'entourage, trouver des lieux ou personnes ressources pour rétablir le dialogue. L'Association Contact est un de ces acteurs. "Crééé en 1993, l'Association accueille des gais et lesbiennes, ainsi que leurs parents et leurs proches, qui dialoguent, échangent, partagent et apprennent ainsi à se connaître, se comprendre, s'accepter et se respecter." Contact.
Allez, un peu d'humour, cliquez sur le petit bonhomme rose pour voir l'effet d'annonce de l'homosexualité sur un parent "normalement constitué..."
L'EDUC
RESSOURCES
Association Contact 84, rue Saint-Martin - 75004 Paris. Tél. : 01.44.54.04.70 Contact est aussi à Angers, Bordeaux, Dijon, Brest, Grenoble, Lille, Lyon, Nantes, Rouen, Chambéry, Le Mans, Rennes, Saint-Etienne, Strasbourg, Toulouse et Valence. En Belgique, l'Association s'appelle "TelsQuels".
Le centre gai et lesbien (CGL) 3, rue Keller - 75011 Paris. Tél. 01.43.57.21.47
Association Psy Gay Professionnels spécialistes dans l'accompagnement psychologique des homosexuels. 72, rue Pixérécourt - 75020 Paris. Tél. 01.30.39.29.52
LIGNES D'ECOUTE
Ligne Azur
Pour les jeunes qui se posent des questions sur leur sexualité : 0 801 20 30 40
Fil santé jeunes
Ecoute généraliste pour les problèmes que se posent les jeunes : 0 800 235 236
Ecoute Gaie
Ecoute sur le thème de l'homosexualité : 0 810 811 057
pour la région de Lyon, on peut trouver des lieux ressources ici:
http://pridelyon.france.qrd.org/article.php3?id_article=12
Rédigé par : alva | 19/06/2006 à 17:04
Histoire d'un coming out... ou plutôt de plusieurs coming-out, vu que ça se passe de manière différente selon la personne à laquelle on finit par confier ce "secret".
Avec mon père, ce fut le premier. Et comme je m'y attendais, il l'a très bien pris, puisqu'il était content d'apprendre enfin pourquoi je rayonnais à ce moment-là, alors que je ne confiais plus rien à mes parents depuis quelques années. On en a discuté une bonne partie de la matinée.
Par contre, il m'a conseillé d'attendre d'avoir mon bac pour en parler avec ma mère, puisqu'elle se faisait déjà assez de soucis avec ça.
Le bac est passé, vient le BTS que je fais dans une autre ville.
Un vendredi soir je rentre comme d'habitude chez mes parents. Ma mère voit que ça ne va pas, et cherche à me tirer les vers du nez. Et là, j'en ai tellement assez que je lui dis d'une manière peu délicate que mon amie est à l'hôpital à Paris... que ce n'est pas un mais une, et qu'elle la connaît, puisqu'il s'agit de D, et que je pars le lendemain à 8h pour la voir, et que je ne rentre que le dimanche dans la soirée...
Crise de larme de ma mère, bien sûr qui ne s'attendait pas du tout à ce que je lui dise ça. Je pensais pourtant qu'elle avait fini par se douter de quelque chose, vu que je ne parlais plus du tout de mes histoires, et que je fréquentais beaucoup des fans de Mylène Farmer dont une majorité d'homos...
Elle ne l'a pas du tout accepté sur le coup. Je sais que pour elle, le regard des autres est très important. Et il y a sans doute d'autres rêves qui sont tombés comme le mariage.
Mais au fil des années, ça s'est amélioré et aujourd'hui, elle est contente de me voir heureuse auprès d'une femme.
Mon frère, lui, l'a appris via sa femme à qui j'en avais parlé et l'avait très bien pris (elle a un cousin homo, donc ça aide). Il m'a dit que de toute façon, ça ne serait que passager... je ne me suis pas privée de le remettre à sa place...
Je pourrais faire une longue liste vu que presque toute ma famille est au courant, ainsi que mes amis, mais en gros, j'ai de la chance !
Rédigé par : Lily Dreams | 19/06/2006 à 20:26
Merci pour ce témoignage.
L'EDUC
Rédigé par : | 20/06/2006 à 22:01