Soixante-huitards, bienheureux des trente glorieuses, baby-boomers, jeunes retraités, jeunes grands-parents... et autres petits noms encore pour définir la génération des biens logés dans une société à laquelle ils ont eu le luxe de pouvoir dire merde. Des gamins d'une époque dorée qui ont fait des gosses la fleur à la bouche, le joint à la main. Leurs mômes ont poussé, l'époque a changé, aujourd'hui les rejetons sont trentenaires....
Réveillez-vous jeunes et vieux trentenaires, l'heure est grave, c'est écrit, vous êtes la génération sacrifiée ! Votre paternel vous parle encore des barricades la larme à l'oeil, entre chaque voyage que sa "petite retraite" (dit-il) lui permet de faire chaque année. Le "vieux" se remémore le bon temps, celui où il était un jeune con qui avait tout l'avenir devant lui. Un insolent qui emmerdait les patrons parce qu'il avait le loisir de les choisir. Un papa qui changeait vos couches parce qu'il était dans l'air du temps. Un père qui bien souvent, il faut le reconnaître, s'est construit tout seul parce la majorité de sa génération n'a jamais vu de barricades et n'avait pas les moyens de faire des études. Mais que finalement cela avait si peu d'importance car il suffisait de ne pas rechigner face à la tâche et d'être un peu malin pour réussir.
Je vous parle d'un temps que les plus de 20 ans n'ont pas connus et que les moins de 20 ans connaitront peut-être à nouveau, plus tard, lorsque les baby-boomers seront dépendants et la génération 70 logée sous des tentes près du Canal Saint Martin... Parce que le principe de solidarité sur lequel leurs parents ont vécu risque fort de se substituer peu à peu à celui de la prévoyance individuelle. Les plus jeunes auront donc le temps de voir venir et pour les mieux lotis, de prévenir. Mieux encore, si l'hexagone finit par s'inscrire dans une certaine flexibilité, le marché de l'emploi, tel certains modèles nordiques, peut, au fil du temps, devenir tout simplement sécurisant. Un scénario tout à fait probable mais pas pour demain. Si la prophétie se réalise, il faudra sans doute attendre encore une vingtaine d'année. Les derniers poilus de la retraite solidaire, ceux qui auront été les protagonistes de la traversée du désert risquent fort, dés lors, d'être les pauvres d'une nouvelle ère.
Alors les trentenaires, simplement une génération qu'il fallait sacrifier ?
L'EDUC
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