"Les dix commandements pour faire d'un enfant
un futur délinquant"
- "Dès l'enfance, donnez lui tout ce qu'il demande, avant même qu'il le réclame : il grandira ainsi en pensant que le monde entier lui doit tout.
- Ne lui dites jamais : "C'est mal". Plus tard, s'il rencontre des difficultés, il sera persuadé que c'est la société qui le persécute.
- Ramassez ce qu'il laisse traîner. Ainsi, il sera sûr que ce sont toujours les autres qui sont responsables.
- Ne lui donnez jamais de formation spirituelle. Quand il sera grand il choisira lui même.
- Qu'il regarde la TV en toute tranquillité : ça l'ouvrira sur le monde !
- Quand vous l'inscrivez dans une école privée… dites lui que c'est la faute des professeurs.
- Disputez vous sans honte devant lui. Quand votre ménage craquera, il n'en sera pas traumatisé.
- S'il vous dit que les drogues douces ne sont pas plus nocives que le tabac et l'alcool, approuvez l'idée d'en libéraliser l'usage notamment pour les jeunes.
- Quand vous irez le chercher dans un commissariat de police pour vol, proclamez bien haut qu'il est un vaurien et que vous n'avez jamais rien pu en faire.
- Lorsqu'il voudra vivre pleinement sa sexualité chez vous, préparez lui la chambre !".
Source : métier-educ-spe - Home page
Culpabilisant, non ? Mais n'est-ce pas pour cela que c'est amusant ?! Allez, pas de mauvaises mines sinon je pousse le vice à présenter le tout comme un test éducatif !(comme les tests psychologiques de la presse féminine) : "Combien de points avez-vous cumulé sur les dix ?".... Vous voulez être rassuré ? Beaucoup d'éducateurs feraient un bon score ! L'EDUC.
Voilà de nombreuses années que je m'occupe de délinquants majeurs (je suis CIP, anciennement éducatrice de l'administration pénitentiaire, mais le métier a malheureusement beaucoup évolué, et pas dans le bon sens...) et je retrouve bien là les ingrédients pour faire d'un enfant un futur délinquant qui, s'il se positionne en victime plus tard (et c'est souvent le cas) sera en incapacité de se remettre en question car effectivement ce sont les autres qui seront responsables, la société, les juges (quoique...) les parents, le manque de chance, tout ce qu'on peut mettre en avant de négatif pour ne pas se donner les moyens de faire. Si l'autorité extrême est castratrice, le laissez-aller et le tout permis sont tout autant destructeurs...
Par contre, quelques réserves sur le point 10. S'il n'y avait que ce point là, ce ne serait pas trop grave, non ?
Rédigé par : Empreinte | 10/06/2006 à 07:20
Mes réserves vont au point 4. Je suis athée, je ne vais donc pas coller ma fille dans une secte, fusse-t-elle avec église sur rue! A moins que l'on ne range dans spirtualité un peu de philo, de réflexion sur le monde qui nous entoure, sans pour cela que cela ne sente l'encens.
Sur le point 7 : en moyenne, on ne s'engueule pas, mais il peut arriver que nous soyons dans un profond désaccord qui se traduit par un ping pong musclé. Je ne pense pas qu'il faille envoyer les gosses dans leur chambre pour qu'ils entendent ensuite des brides d'éclats de voix, nettement plus angoissantes.
En moyenne, ça ne va jamais bien loin et bien longtemps chez nous et alors, on explique qu'il est normal que les parents ne soient pas touours d'accord sur tout, mais que c'est toujours mieux d'arriver à débattre sans élever la voix!
Quant à la 10, c'est problématique. On a en général une sexualité avant d'être en âge d'avoir un appart. Et que dire de ceux que le chômage et la crise du logement obligent à rester chez les parents assez longtemps. Je pense quand même que la chambre, c'est mieux que les caves d'immeubles...
Je repense aussi à la 8. Quand les parents se shootent aux anxiolotiques, hypnotiques, gnole et clopes, quelle est leur légitimité sur le chapitre des dépendances? "Ah ben oui, hips, nous, on peut, c'est légal, hips!"
Maintenant, j'aimerais bien avoir la liste des 10 contre-propositions de ce qu'il est bon de faire.
Rédigé par : Le Monolecte | 10/06/2006 à 09:14
Cher Monolecte,
"Maintenant, j'aimerais bien avoir la liste des 10 contre-propositions de ce qu'il est bon de faire." Dites-vous... Et bien il n'y en pas ! C'est ce qui fait le charme d'être parent, pas de recette magique, pas de perfection, seulement quelques orientations à envisager. A ce propos, je vais vous faire une confidence : je pense que ces "orientations" sont beaucoup plus faciles à appréhender lorsqu'il ne s'agit pas de ses propres enfants. Autrement dit, il est beaucoup plus facile d'être éducateur que d'être parent !
J'ai trouvé, pour ma part quelques idées intéressantes dans cette sorte de "plaidoierie" mais le tout, vous l'avez sans doute remarqué, est présenté dans la rubrique "humour". Quant aux points en eux-même, réunissez plusieurs éducateurs (trices), je suis loin d'être certaine que vous obtiendrez les mêmes réponses....
L'EDUC.
Rédigé par : L'EDUC | 11/06/2006 à 22:14
Cher Empreinte,
Merci pour votre témoignage, il est très proche de ma pensée, de mes inqiétudes quant au métier et surtout quant à l'avenir de la société de demain. Il faudrait, je pense, plus de témoignages comme le vôtre. Vous êtes une professionnelle de terrain, votre parole s'inscrit dans une réalité vécue. Et la professionnelle que je suis également, se retrouve bien malheureusement dans cette réalité. Aussi, je me demande quand est-ce que les acteurs de terrain accepteront de regarder cette réalité et de la partager afin de réfléchir à des accompagnements plus adaptés ? Il me semble que l'angélisme a fait son temps ! "Si l'autorité extrême est castratrice, le laissez-aller et le tout permis sont tout autant destructeurs..." Dites-vous à juste titre !
Au plaisir.
L'EDUC.
Rédigé par : L'EDUC | 11/06/2006 à 22:25
je trouve la rédaction de ces 10 commandements bien faciles et peu convaincants. Une façon de plus de culpabiliser les parents au lieu de les aider. Je pense que le plus important lorsque l'on travaille avec des enfants est de s'adapter à la socièté du présent et non de la critiquer. Le "c'était mieux avant" et le "on ne peut pas faire confiance aux enfants" sont les litanies de la plupart des professionnels de enfant. Elles me saoulent car elles ne font pas avancer la société.
Alain
Rédigé par : Alain Vauthier | 15/06/2006 à 09:21
Bonjour M. Vauthier,
Je vais vous apaiser, la note était postée dans la rubrique humour ! Donc pas de quoi faire monter sa tension... Toutefois, il me semble que le fait de s'adapter à la société n'exclue pas de garder un esprit critique. Notre monde d'aujourd'hui, comme celui d'hier et probablement celui de demain n'est pas celui de Bamby ! Quant aux professionnels de l'enfance qui m'entourent, je les entends plus souvent suggérer qu'il faudrait presque parfois adresser une confiance sans borne aux bambins dont ils s'occupent que l'inverse. Et comme les choses peuvent être nuancées, la confiance, n'empèche pas de poser un cadre et des limites structurantes dans l'éducation d'un enfant.
Au plaisir.
L'EDUC.
Rédigé par : L'EDUC | 15/06/2006 à 19:35
Bonjour, je viens de lire l'article cela me fait rire car je ne mets pas en doute votre travail loin d ela mais sincerement arrivez vous afaire bouger les choses??? Ca fait maintenant 4 ans que on mari se bats pour ses 3 enfants, depuis un an une AEMO a ete ouverte rien ne change les peres n'ont aucuns recours ils sont juges en 1 ou 2 rdv alors que la mere tout ce qui sort de sa bouche est paroles d'evangiles dans les 10 choses decrites c'est exactement leurs modes de vie c'est injuste d'ou reconnaissez vous une mito??? moi en tant que maman je suis outree de ce qu'on dit etre la justice ca fait 4 ans y'a toujours un prob avec la mere mais ca revient automatiquement contre le pere. Les 3 enfants sont en echecs scolaires a 11, 9 et 3 ans ils sont enuriques l'aine va aller en hopital de jour mais c'ets toujours la faute du pere c'ets lamantable parec que mme est aidee socialement de partout elle a La pitie de tous????????? Vous n'y estes pour rien mais nous sommes frustres et aimerions savoi rvotre systeme de demarches car nous somme sperdus?????? Merci
Rédigé par : Sandrine | 18/06/2006 à 15:58
Il est vrai que la garde des enfants, en France, revient souvent à la mère, je crois qu'il s'agit là d'une question de mentalités. Et le fait semble si sytématique qu'il est tout à fait discutable. La décision relève du juge des affaires familiales et le travailleur social ne peut rien dans un tel contexte, il est, tout comme le parent, assujéti aux décisions judiciaires. En ce qui concerne votre situation personnelle, je ne la connais pas et ce blog n'est de toute manière pas le lieu pour en débattre. Je ne me permettrai donc aucun commentaire.
Enfin, le travailleur social n'est pas un professionnel parfait, loin de la, il doit, plus que d'autres professions, se remettre en question régulièrement. Si vous ressentez le besoin d'être accompagnés face à la situation que vous vivez, je ne peux que vous conseiller de vous adresser à des associations de parents qui pourront vous proposer une écoute, voire un soutien concret.
Je vous souhaite bon courage.
L'EDUC.
Rédigé par : L'EDUC | 18/06/2006 à 21:54