Mon métier a un avantage indéniable, ce sont les congés. La convention collective 66, largement répandue dans le secteur du social, permet de bénéficier de 6 jours de repos par trimestre en sus des 5 semaines annuelles classiques.
Cette année, j'ai pris mes premiers congés trimestriels en février et je suis partie retrouver ma grand-mère dans un petit village de Normandie, véritable petit "trou du cul du monde". Ma mère et ma fille m'ont accompagnée dans cette escapade et ensemble nous avons nous avons fait un travail de recherches généalogiques. La pluspart de mes ancêtres maternels sont en effet originaires de la région de Vire et plus particulièrement aux alentours du fameux petit village que je nommerai "Le Mornil-les-Mouffes".
Ma famille, c'est un peu la votre, celle de vos voisins. Mon grand-père, un homme doux et effacé, passe ses vieux jours dans une maison de retraite médicalisée; Pépère est atteint de la maladie d'Alzheimer. Ma grand-mère, agée de 80 ans est une petite "vieille" courbée et émouvante, malgré une personnalité hystérique qui nous a tous fait un peu souffrir par le passé.
Les miens, comme beaucoup d'autres, ont porté puis transmis le fardeau familial. Le fardeau, c'est un sac de choses : identités, valeurs, croyances, forces, doutes, amour, regrets, colères, peur, angoisses, attentes, espoir et tout autres sentiments aussi complexes que la nature humaine. Le fardeau, c'est à la fois un repère et un poids, c'est un dilemme avec lequel chaque nouvelle génération doit composer.
Pour ma part, j'ai porté le sac comme une charge morte puis je me suis écroulée, sous le poids. Ensuite, je me suis assise et j'ai pensé. Et le temps m'a aidé à comprendre que mon intéret, tout comme celui des autres après moi, était de ne pas répéter. Ne pas recommencer ; Etre "de" tout en étant autre. "De" cette famille, de ce pays, de cette ville, de ce village mais de manière singulière ; Un "de" contrasté. Peu à peu j'ai appris à mécouter, à m'apprécier, à me singulariser puis j'ai fini par m'entendre. J'ai commencé à exister. Cette nouvelle manière d'appréhender le monde était une révélation.
C'est cette liberté que j'ai souhaité, pour ma part, transmettre. Je crois que c'est dans ce contexte que l'idée de devenir éducatrice à commencé à germer.
La suite, dans le courant du mois.
L'Educ
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